Depuis qu’en 2018 la branche Hygiène et Prévention de la société ISS avait été rachetée par un fonds d’investissement et renommée Sapian, à La Vaupalière, les deux sociétés continuaient de partager un même bâtiment en payant la moitié du loyer chacune. Depuis, ISS Propreté a fait savoir qu’elle entendait déménager et a résilié le bail en juin 2021. La perspective de payer 12 000 euros de loyer par mois a amené la direction régionale de Sapian à vouloir déménager l’agence de La Vaupalière, spécialisée dans l’hygiène et la sécurité incendie des bâtiments, dont le bail a été résilié quelques jours après ISS. « Sans même en avoir informé le Comité social et économique de l’entreprise, ce qu’elle aurait légalement dû faire », pointe Samuel Delacourt, membre du CSE et délégué CGT.

Un CSE et un piquet de grève

Vendredi matin, alors qu’une partie des 54 salariés de l’agence de La Vaupalière était en grève sur le site à l’appel de l’intersyndicale, un CSE se tenait au siège à Paris. « Les délégués ont décidé de porter plainte pour délit d’entrave contre leur direction », poursuit Samuel Delacourt. « Nous avons informé le CSE ce matin sur le déménagement lui-même, pas sur le projet », rétorque Xavier Rossignol, Directeur des ressources humaines (DRH) de Sapian. Une procédure qui ne fera pas reculer la date de fin du bail ni ne changera le choix de la direction d’un nouveau site situé sur le boulevard industriel entre Petit-Couronne et Grand-Quevilly, selon le DRH. « Les recherches dans le secteur actuel ont été infructueuses, mais c’est pourtant là que nous aurions souhaité rester. Nous avons donc élargi nos recherches », indique-t-il.

Bouchons et trajets rallongés

Mais du côté des salariés, le choix de la rive gauche constitue surtout la perspective, vu l’encombrement du trafic routier aux abords de Rouen, de rallonger les trajets de « 45 minutes le matin et 45 minutes le soir », raconte un gréviste. Car, spécificité locale issue de la restructuration d’ISS Hygiène et Propreté et de la fermeture de certains sites, « 80 % des salariés d’ici viennent au minimum du secteur de Tôtes et au-delà jusqu’à Dieppe », poursuit Julien Memain, délégué CGT. Un autre vient de la région du Tréport, un autre fait la route du Havre, depuis la fermeture de l’entrepôt local.

Choix contraint contre lien social

Pour le DRH de Sapian, la sectorisation des techniciens, plus près de leur domicile, fait qu’ils n’ont besoin de passer à l’agence en véhicule professionnel qu’une à deux fois par semaine, pour chercher du matériel avant de repartir en intervention. Actuellement, nombreux sont ceux qui passent néanmoins tous les matins pour boire un café, discuter et cette perte de lien social n’est pas du goût des grévistes. Quant aux administratifs, « il est prévu des solutions comme du covoiturage ou une forme de dédommagement financier ». « Ça n’est pas viable, même avec des compensations financières », estime Julien Memain.

 

 

Previous Next
Close
Test Caption
Test Description goes like this
Shares
Share This
cgt-sapian

GRATUIT
VOIR