Bien qu’à des niveaux très faibles, les derniers prélèvements effectués dans les eaux usées de la capitale montrent une résurgence du virus, selon « Le Monde ».
Les eaux usées peuvent en dire long sur les problèmes auxquels sont confrontés les habitants d’une ville. À Paris, ces eaux qui sont ensuite retraitées sont étudiées par les autorités, notamment depuis plusieurs mois. L’objectif : évaluer la circulation du coronavirus au sein de la population parisienne. Le projet se nomme « Obépine » et a permis d’établir, sur la base d’échantillons prélevés entre le 5 mars et le 23 avril, un lien entre la quantité de virus présente dans les eaux usées et le nombre de cas réels. Or, depuis une quinzaine de jours, et la fin des mesures de confinement, la quantité de virus détectée dans ces eaux pourrait indiquer une petite reprise de l’épidémie, selon plusieurs sources concordantes évoquées par Le Monde.
Eau de Paris indique que les eaux usées « reflètent en partie l’état de santé de la population » et sont un indicateur « avancé » du stade de l’épidémie. Car, le virus est présent dans les selles d’un malade, même avant que celui-ci ne rapporte les premiers symptômes, et va donc « contaminer » les eaux qui évacuent ces selles. Cette contamination avait été remarquée, pendant le confinement, dans le réseau parisien d’eau non potable, alimenté par les eaux usées après leur passage en station d’épuration. La Ville de Paris avait décidé d’arrêter d’utiliser cette eau non potable par précaution. À la mi-mai, les nouveaux prélèvements n’avaient pas permis de mettre en avant de nouvelles traces du virus.
Des analyses positives, et une ARS sur ses gardes
Mais, le Covid-19 semble avoir fait son retour dans les prélèvements effectués entre le 22 et le 25 juin. Le Monde indique que 6 des 12 analyses ont conclu à une présence très faible du virus dans les eaux usées. D’autres tests ont été effectués une semaine plus tard qui sont arrivés à la même conclusion. Des résultats qui interrogent les scientifiques et les autorités qui estiment avoir « besoin d’éléments complémentaires ».
Pas d’alerte majeure, mais la vigilance est de mise
Si, le 25 juin dernier, Santé publique France notait une courbe épidémique qui « remonte légèrement dans les Yvelines, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise, sans lien avec une évolution du taux de tests », Aurélien Rousseau estime qu’« à ce stade, nous n’avons pas d’alerte majeure sur une reprise épidémique ». Selon lui, des fluctuations des indicateurs ont déjà pu être observées, mais jamais de façon « durable ». D’autant que les autres indicateurs épidémiques ne reflètent aucunement un vrai rebond, mais davantage une « circulation modérée mais stabilisée du virus ».